Aménagement du plan d’eau des Hunaudières

Suppression du clapet, reméandrage des berges, création de mares et d’une zone humide, etc. : des travaux ont été réalisés sur le ruisseau de la Ridelais à Saint-Saturnin-du-Limet. Après 4 ans d’étude, de suivi du site et de travaux, le cours d’eau a enfin retrouvé son état naturel.

Un plan d’eau qui évapore et qui altère la qualité de l’eau

Le plan d’eau des Hunaudières, d’une superficie d’environ de 10 000 m2, était un plan d’eau sur cours d’eau. Les plans d’eau engendrent certains impacts sur le milieu et la qualité de l’eau. Par exemple, l’eau y est stagnante, elle se réchauffe plus vite donc évapore de gros volumes. De plus, elle n’est pas oxygénée, ce qui peut provoquer des mortalités piscicoles. Ou encore, on constate que les ouvrages (clapets, etc.) font obstruction au passage des poissons et des sédiments.

Afin de rétablir la continuité écologique et de renaturer le site, le syndicat du bassin de l’Oudon a procédé à des travaux pour supprimer le plan d’eau.

 

Les objectifs et acteurs de l’opération

Les travaux réalisés visent à améliorer l’état écologique du ruisseau de la Ridelais et plus généralement du Chéran.

Les deux objectifs principaux sont la continuité écologique, par la suppression du barrage et la création d’une zone humide, qui permet de stocker l’eau l’hiver et de la relâcher l’été et qui permet d’accueillir une grande diversité d’espèces.  

Les travaux ont commencé en 2018 par la vidange du plan d’eau avec une pêche de sauvegarde des poissons présents à l’intérieur. Le site a ensuite été laissé en l’état afin de voir si la rivière retrouvait son lit d’origine. En 2022, la digue de l’étang a été effacée, le lit retracé et méandré, deux mares créées et des coursives aménagées. Dès lors que la passerelle sera posée, le site sera ouvert au public pour devenir un lieu de bien-être et de loisir.

Ces travaux ont été réalisés par l’entreprise Moreau et Associés. Le maître d’œuvre est l’entreprise Icema et le maître d’ouvrage le syndicat du bassin de l’Oudon.

 

Coûts et suivi

Le coût de ces opérations s’élève à environ 195000 euros, co-financées par l’agence de l’eau (50%), l’Europe (30%) et le syndicat du bassin de l’Oudon (20%).

Cette opération est un réel investissement pour l’écologie, la flore et la faune. Mais c’est également un gain économique pour le gestionnaire du plan d’eau. En effet, un curage est souvent nécessaire. Celui-ci doit être réalisé tous les 20 à 25 ans pour un plan d’eau de la taille des Hunaudières (12000m3). Le prix du curage pour un tel plan d’eau est estimé entre 200000€ et 300000€. Il faut ajouter à cela le prix de l’entretien du barrage et le prix de la mise en sécurité de l’ouvrage, ce qui fait une moyenne de 2000€ à 3000€ par an. Les travaux sont donc bénéfiques pour l’écologie et l’économie du territoire.

Le syndicat du bassin de l’Oudon prévoit un suivi pour apprécier l’évolution du milieu et l’efficacité de la restauration. Un inventaire de la faune et de la flore a été réalisé avant les travaux. Un autre inventaire sera donc réalisé 3 ans après les travaux.

 

Un entretien à la charge de la commune

Le site, aujourd’hui à nu sur certaines zones, va évoluer avec le temps. La végétation va se développer et le lit mineur va travailler. Tout d’abord, les algues vont se développer, puis les hélophytes vont coloniser le site et enfin la végétation de zone humide et les strates arbustives vont se développer jusqu’à trouver un équilibre. Les courants et les crues vont modifier le tracé du lit et déplacer les sédiments et les cailloux pour permettre au cours d’eau de retrouver un aspect beaucoup plus naturel.

Cependant, un entretien de cette végétation sera réalisé par la commune pour maintenir le milieu ouvert et ainsi conserver les habitas de certaines espèces spécifiques aux zones humides. Ces espèces peuvent être des espèces aquatiques mais également des espèces qui dépendent des cours d’eau (certains oiseaux comme le martin pêcheur, insectes comme les libellules…).

Le syndicat rédigera un plan de gestion pour accompagner la commune dans cet entretien. Le syndicat pourra également prévoir de refaire quelques travaux d’amélioration d’ici quelques années si cela s’avérait nécessaire.

       

 

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