L’étude sociologique du Chéran à la disposition des habitants

Le Syndicat du Bassin de l’Oudon souhaite atteindre le bon état écologique du Chéran en 2027 puisque, malgré les nombreuses pressions exercées sur ce cours d’eau et ses affluents, le territoire dispose d’un potentiel pour la reconquête des eaux et des milieux aquatiques. Cependant, l’échange, l’appropriation et l’acceptation des changements à conduire pour le retour au bon état écologique du cours d’eau et l’adaptation au dérèglement climatique est un travail à long terme. C’est pour ces raisons que le Syndicat du Bassin de l’Oudon a réalisé une étude sociologique, dans le cadre du Life Revers’eau Chéran. Le bureau d’étude « Indivisible » a été mandaté pour mener à bien cette action phare du projet.

Tout d’abord, une étude sociologique est « l’étude des relations, actions et représentations sociales par lesquelles se constituent les sociétés ». La sociologie permet de comprendre les phénomènes sociétaux et les rapports que les individus entretiennent entre eux, ainsi que les rapports individus-société.

Ainsi, l’’étude sociologique sur le bassin versant du Chéran avait pour but d’étudier les freins et les réussites à l’évolution des pratiques (agricultures, pêches, aménagement du territoire, etc.) et de proposer des leviers pour accompagner le changement ainsi que des actions pour améliorer la qualité des eaux et des milieux aquatiques.

Pour cela, le bureau d’étude « Indivisible » a mis en place une enquête de terrain sur les points de blocages et les réussites. Cent-dix-neuf rencontres ont eu lieu sur le territoire pour comprendre la diversité des représentations et des perceptions de l’ensemble des acteurs présents. Des agriculteurs, des pêcheurs, des acteurs économiques privés et des riverains ont échangé avec Pauline ARGAUD, Grégory COMBES et Amélie FIALE.

Des différents entretiens à la volée et programmés, onze points sont ressortis :

1. Appétence pour dialoguer sur le Chéran
2. Forte attente de la part de certains utilisateurs (majoritairement les pêcheurs) concernant des projections sur le niveau de l’eau si les ouvrages sont amenés à disparaître
3. Méconnaissance des riverains sur les responsabilités et les comportements à adopter lorsqu’on est propriétaires d’une berge du Chéran
4. Mauvaise lecture du positionnement et du rôle du Syndicat
5. Une représentation hétérogène de la qualité des eaux du Chéran
6. La spécificité de Saint-Aignan-sur-Roë et de Congrier : des zones territoriales avec des enjeux plus forts et une demande d’actions qui vise les compromis et les négociations
7. L’évolution de la parentalité et un manque de construction de lien des jeunes avec le Chéran : une cause d’éloignement du Chéran
8. Lien nécessaire à faire en termes de représentations entre le Chéran et le rapport à la nature : on assiste à un éloignement de la nature
9. Une controverse des parties prenantes sur les barrages et leur suppression
10. Le Chéran subit de multiples pressions par des facteurs assez bien identifiés par les habitants
11. L’étude des pratiques et des usages au bord du Chéran donne l’occasion de construire une typologie de comportements des individus.

En analysant le rapport des enquêtés à la rivière et à l’eau mais aussi en prenant en compte leur perception de l’environnement et la biodiversité, sept profils ont été élaborés :

• L’amuseur : profiter de la nature, aspect ludique de l’eau, n’a pas d’opinion sur les barrages et les enjeux écologiques.
• Le raisonné : rapport utilitaire à la nature, organiser et réguler la nature, ne comprend pas l’intérêt de la suppression des barrages.
• Le biologiste : fin connaisseur de la faune et de la flore locale, regrette la disparition de certaines espèces endogènes, ambivalent sur le sujet de la suppression des barrages.
• Le détaché : loin des cours d’eau, activités en ville ou à son domicile.
• Le contemplatif : fort rapport affectif avec la nature, qualité de vie, cours d’eau comme un élément indissociable du calme et de l’esthétique de la campagne.
• L’écologiste : très sensible aux questions environnementales, respect des limites écologiques et de sobriété, souhait d’un changement radical des modes de production et de consommation.
• Le professionnel : soumis à des contrôles suffisamment strictes, énergie et production prioritaires.

A la suite de cette étude, la mise en relation des acteurs du Chéran sont nécessaires pour atteindre l’objectif du bon état écologique du cours d’eau. Chacun est acteur de la rivière, qu’il soit riverain ou non d’un cours d’eau.

Si vous souhaitez vous impliquer en faveur du Chéran ou simplement échanger, contactez-nous au 02 41 92 52 84 ou par mail contact@bvoudon.fr

Pour plus de détail, vous pouvez consulter l’étude à partir du lien suivant : ici