La sociologie permet de comprendre les phénomènes sociétaux et les rapports que les individus entretiennent entre eux, ainsi que les rapports individus-société. Une étude sociologique est « l’étude des relations, actions et représentations sociales par lesquelles se constituent les sociétés ».
Ainsi, l’étude sociologique sur le bassin versant du Chéran avait pour but d’étudier les freins et les réussites à l’évolution des pratiques (agricultures, pêches, aménagement du territoire, etc.) et de proposer des leviers pour accompagner le changement ainsi que des actions pour améliorer la qualité des eaux et des milieux aquatiques.
Pour cela, le bureau d’étude « Indivisible » a mis en place une enquête de terrain sur les points de blocages et les réussites. Cent-dix-neuf rencontres ont eu lieu sur le territoire pour comprendre la diversité des représentations et des perceptions de l’ensemble des acteurs présents. Des agriculteurs, des pêcheurs, des acteurs économiques privés et des riverains ont échangé avec Pauline ARGAUD, Grégory COMBES et Amélie FIALE.
Cette étude s’est déroulée en trois phases :
- Première phase : l’enquête de terrain. Des enquêteurs de l’agence Indivisible sont venu à la rencontre des usagers du Chéran (riverains, associations, élus, etc.) entre mars et mai 2022. Un questionnaire en ligne était aussi proposé.
- Seconde phase : analyse des résultats de l’enquête par l’agence Indivisible.
- Troisième phase : ateliers participatifs et restitution finale de l’étude.
Des différents entretiens à la volée et programmés, onze points sont ressortis :
- Appétence pour dialoguer sur le Chéran
- Forte attente de la part de certains utilisateurs (majoritairement les pêcheurs) concernant des projections sur le niveau de l’eau si les ouvrages sont amenés à disparaître
- Méconnaissance des riverains sur les responsabilités et les comportements à adopter lorsqu’on est propriétaires d’une berge du Chéran
- Mauvaise lecture du positionnement et du rôle du Syndicat
- Une représentation hétérogène de la qualité des eaux du Chéran
- La spécificité de Saint-Aignan-sur-Roë et de Congrier : des zones territoriales avec des enjeux plus forts et une demande d’actions qui vise les compromis et les négociations
- L’évolution de la parentalité et un manque de construction de lien des jeunes avec le Chéran : une cause d’éloignement du Chéran
- Lien nécessaire à faire en termes de représentations entre le Chéran et le rapport à la nature : on assiste à un éloignement de la nature
- Une controverse des parties prenantes sur les barrages et leur suppression
- Le Chéran subit de multiples pressions par des facteurs assez bien identifiés par les habitants
- L’étude des pratiques et des usages au bord du Chéran donne l’occasion de construire une typologie de comportements des individus.
En analysant le rapport des enquêtés à la rivière et à l’eau mais aussi en prenant en compte leur perception de l’environnement et la biodiversité, sept profils ont été élaborés :
- L’amuseur : profiter de la nature, aspect ludique de l’eau, n’a pas d’opinion sur les barrages et les enjeux écologiques.
- Le raisonné : rapport utilitaire à la nature, organiser et réguler la nature, ne comprend pas l’intérêt de la suppression des barrages.
- Le biologiste : fin connaisseur de la faune et de la flore locale, regrette la disparition de certaines espèces endogènes, ambivalent sur le sujet de la suppression des barrages.
- Le détaché : loin des cours d’eau, activités en ville ou à son domicile.
- Le contemplatif : fort rapport affectif avec la nature, qualité de vie, cours d’eau comme un élément indissociable du calme et de l’esthétique de la campagne.
- L’écologiste : très sensible aux questions environnementales, respect des limites écologiques et de sobriété, souhait d’un changement radical des modes de production et de consommation.
- Le professionnel : soumis à des contrôles suffisamment strictes, énergie et production prioritaires.
A la suite de cette étude, la mise en relation des acteurs du Chéran est nécessaire pour atteindre l’objectif du bon état écologique du cours d’eau. Chacun est acteur de la rivière, qu’il soit riverain ou non d’un cours d’eau.
Pour en savoir plus sur cette étude, cliquez sur le lien disponible ci-après : Livrable de l’étude sociologique : les habitants avec le futur du Chéran
La lettre est publiée annuellement et est distribuée dans les boîtes aux lettres afin que les habitants aient accès facilement à l’information.
Vous pouvez retrouver les Lettres du Chéran ci-après : Publications du bassin de l’Oudon
Sensibiliser les plus jeunes aux milieux de vie qui les entourent (cours d’eau, zones humides, haies, espèces végétales et animales) est un enjeu important pour le Syndicat du bassin de l’Oudon, qui propose des animations gratuites aux écoles et centres de loisirs du territoire.
Le Syndicat du bassin de l’Oudon travaille avec des prestataires pour proposer des animations de qualités. Selon les animations demandées par les enseignants, les intervenants se rendent directement dans l’école ou sur le terrain pour permettre aux enfants d’être au plus proche de la nature.
Pour exemple, des plantations de haies, des animations en bord de cours d’eau pour observer la biodiversité du cours d’eau et des mares, une animation à la kermesse de l’école publique de Renazé, une « classe-dehors » ont eu lieu jusqu’à maitenant avec des écoles et des centres de loisirs du territoire.
Développer les connaissances et compétences de chacun est un incontournable pour que chacun puisse prendre part à l’amélioration de la qualité du Chéran. Diverses animations et formations sont donc proposées tout au long du LIFE REVERS’EAU Chéran.
Les journées thématiques sont organisées pour apporter des connaissances aux différents publics. Ces journées peuvent être à destination d’un public ciblé (élus et agents territoriaux, agriculteurs, pêcheurs, riverains, etc.) ou à destination du grand public.
En juin 2022, une journée a eu lieu sur la thématique du bocage. Lors de cette journée, des enfants et des adultes ont été sensibilisé à la thématique du bocage grâce à deux animations différentes. Des stands ont permis de sensibiliser le grand public en fin d’après-midi. La soirée s’est clôturée par la représentation théâtrale « Les arbres qui plantaient des Hommes » de la Compagnie Cosnet.
En novembre 2023, une trentaine de riverains du Chéran et de ses affluents se sont réunis au plan d’eau de Saint-Aignan-sur-Roë pour se former à l’entretien du cours d’eau. Les interventions du CPIE Mayenne-Bas Maine, de la Fédération de pêche 53 et de la Chambre d’agriculture Pays de la Loire ainsi que des techniciens du bassin de l’Oudon, ont éclairé les habitants sur les devoirs du riverains mais aussi sur la biodiversité et la valorisation possible liée à la ripisylve. (Retrouvez le Guide du riverain ci-après : Le guide du riverain – Bassin de l’Oudon)
En avril 2024, les AAPPMA (Associations Agréées pour la Pêche et la Protection des Milieux Aquatiques) ont échangé, avec les techniciens du bassin de l’Oudon et de la Fédération de la Mayenne pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique, sur différents sites restaurés par le Syndicat du bassin de l’Oudon (Montjean, Athée, Niafles et Grugé l’Hopital).
Le samedi 14 septembre 2024, sous un beau soleil, une cinquantaine de randonneurs, jeunes comme moins jeunes, ont participé à la première édition de la Randonnée du Chéran. Accompagné(e)s par un bénévole du musée de l’Ardoise et de la Géologie de Renazé ainsi que d’un technicien du Syndicat du bassin de l’Oudon, les participants ont pu découvrir, dans un premier temps, la biodiversité et la renaturation d’un cours d’eau au Parc des Hunaudières à Saint-Saturnin-du-Limet puis, dans un second temps, le passé des anciennes ardoisières de Renazé. La sécurité fut assurée par des bénévoles du Comité départemental de la Randonnée pédestre (CDRP53) et de l’association locale des Randonneurs du Chéran.
En novembre 2024, vingt-cinq élus et techniciens étaient présents à Congrier pour se former à la Gestion Durable et Intégrée des Eaux Pluviales (GDIEP) grâce à une formation établie par le Département de la Mayenne, en partenariat avec les associations ADOPTA, CPIE Mayenne – Bas-Maine et Synergies, dans le cadre du programme Infiltr’eau 53. La Gestion Durable et Intégrée des Eaux Pluviales (GDIEP) est une méthode urbanistique où la gestion de l’eau de pluie est réalisée au plus près d’où elle tombe. Les eaux de pluies ne sont plus concentrées ni déplacées mais sont dirigées prioritairement dans des espaces végétalisés ou dans des dispositifs d’infiltration. Ces aménagements vont favoriser l’infiltration de l’eau dans le sol, et donc limiter le ruissellement pouvant causer des inondations. Mais aussi, améliorer le cadre de vie des habitants grâce à une végétalisation des espaces publics et limiter la concentration des polluants. Vous pouvez retrouvez le compte-rendu de la journée ci-après : Compte-rendu de la formation GIEP 2025
En mars 2025, une plantation collective a été organisée le mercredi 5 mars 2025. Ce sont 600ml qui ont été plantés. Les participants ont réalisé ces plantations dans la bonne humeur et en se remémorant « la difficile période du remembrement », a déclaré un des participants.
En avril 2025, les agents et techniciens ont été formés sur les zones humides : « Faire de la zone humide un atout pour son territoire ». Les motivations de la mise en place de cette formation ont été que le territoire a été marqué par différentes crues en juin 2024 et janvier 2025 mais aussi par la révision et la mise en œuvre de différents documents d’urbanisme (PLU(i), SCOT, etc.) sur les territoires. Le CPIE Mayenne-Bas-Maine, l’Office Français de la Biodiversité (OFB) et le CEREMA ont été les partenaires de cette journée. La journée s’est découpée en deux phases : le début de matinée en salle et la fin de matinée ainsi que l’après-midi ont été dédiées aux visites de terrain. Vous pouvez retrouver le compte-rendu de la journée ci-après : Compte-rendu de la formation 2025 « Faire des zones humides un atout pour son territoire »
Soixante personnes ont (re)découvert le patrimoine naturel et minier en participant à la deuxième édition de la Rand’eau du Chéran le samedi 20 septembre 2025 sur un parcours de 7.5 kilomètres autour de Renazé. Le parcours a été raccourci en raison des averses pluvieuses vers 16h00. La randonnée a été ponctuée par des interventions de l’association Mayenne Nature Environnement (MNE) ainsi que du Syndicat du Bassin de l’Oudon. Il a été évoqué la biodiversité liée au milieu minier et aux arbres remarquables. Un point sur la qualité des milieux aquatiques et de l’eau a été fait afin de communiquer sur les actions à mettre en œuvre pour améliorer l’état du Chéran. Cet évènement était organisé en partenariat avec le Département de la Mayenne dans le cadre du mois du climat.
